

Extrait N°1 (Point de vue de Violette)
La douleur qui me consume est indescriptible. Elle déchire mes entrailles, m'étreint avec une force implacable, me laissant épuisée et désemparée. Chaque souffle est une lutte, chaque pensée est empreinte de cette souffrance lancinante. J'essaie désespérément de trouver une explication, de comprendre ce qui a fait sombrer notre amour si précieux. Mais en fin de compte, je n'ai d'autre choix que d'accepter la réalité cruelle qui me tourmente.
Il est parti sans un regard en arrière, comme une ombre disparaissant dans l'obscurité. Ses mots glacés ont tranché mes espoirs, me laissant effondrée, incapable de m'accrocher à une once de réconfort. Il a déclaré qu'il ne m'aimait plus, que sa soif insatiable de nouveauté le poussait à chercher autre chose. La simple évocation de ces paroles me plonge dans un abîme de tristesse encore plus profond, m'enfonçant dans les tréfonds de la dépression.
Comment trouver la force de me relever de cette chute vertigineuse ? Comment guérir un cœur brisé qui saigne inlassablement ?
Extrait N°2 (Point de vue de Violette)
Je n'aurais jamais pensé que l'on puisse se faire draguer au milieu des rayons d'un supermarché, mais c'est précisément ce qui m'est arrivé. Dès qu'il a croisé mon chemin, j'ai su que rien ne serait plus comme avant. J'ai gardé précieusement sa carte de visite, sur laquelle je me suis accrochée à un détail : son prénom, Antoine. Ce simple mot résonne dans mon esprit tel une mélodie envoûtante. Plus le temps passe, plus je suis persuadée que cette rencontre n'était pas le fruit du hasard. Chaque geste, chaque sourire semblait porteur d'un message secret, que seule mon émotion m'a empêché de déchiffrer.
Son timbre de voix reste gravé dans ma mémoire comme un écho envoûtant. Cette voix chaude et rauque, empreinte d'une autorité naturelle, a fait vibrer quelque chose en moi. Il n'y a qu'à l'entendre une fois pour comprendre que c'est une voix à laquelle on ne peut résister. Pourtant, malgré l'intensité de mes sentiments envers lui, j'ai hésité à le contacter. La peur, la timidité et ce sentiment d'insécurité ont freiné mes élans. Mais je réalise désormais qu'il est temps pour moi de prendre les rênes de mon destin.


Extrait N°3 (Point de vue d'Antooine)
Je ne comprends pas pourquoi cette fille m’obsède autant. Peut-être est-ce son regard, intense et chaleureux, ou son sourire, qui évoque une douce promesse. (…) Elle hante chacune de mes pensées, et je me demande pourquoi je ressens cela pour une inconnue. C’est complètement déroutant. (…) Je me remémore en boucle notre première « rencontre ». Ce jour-là, je suis incapable de m’abstenir de la suivre, de rayon en rayon, comme un papillon attiré par une lumière. (…) À ma décharge, elle m’obsède complètement, et je dois bien admettre que je ne vois pas où est le mal dans mon comportement.
Extrait N°4 (Point de vue d'Antoine)
J’arrive chez moi dans un état second. Je ne comprends pas comment je peux être obsédé à ce point par cette fille. Il m’est impossible de me l’ôter de l’esprit. Si ça continue comme ça, je vais devenir dingue.
Violette me contactera-t-elle ? Je ne peux que l’espérer. Il ne me reste plus qu’à attendre son appel. Pour l’oublier, enfin essayer de réaliser cet exploit, je tente de m’occuper, mais rien ne parvient à me concentrer suffisamment de temps, sans que mes pensées dérivent invariablement vers elle.
Mon angoisse monte crescendo au fur et à mesure du temps qui passe. Mon regard dérive sans cesse sur les aiguilles de l’horloge qui égrène son tic-tac dans une lenteur effrayante et ça me rend dingue. Mes sentiments sont sens dessus dessous depuis la première fois que je l’ai vue. Je n’arrive pas à me l’enlever de la tête et ça me donne l’impression de souffrir d’une maladie incurable. Enfin, j’exagère un peu, mais peut-être pas tant que ça. Je me demande bien comment elle peut avoir autant d’influence sur moi.
Mes yeux se fixent alors sur mon portable qui reste désespérément muet, je suis déçu ; non le mot est trop faible, je suis – comment dire – découragé.


Extrait N°5 (Point de vue de Violette)
Soudain, un mouvement brusque me fait réaliser que j’ai laissé tomber un morceau de papier lorsque je me suis levée. Je me penche en avant, le cuir du canapé frais contre ma peau, et je tends la main pour ramasser le papier égaré au sol. Mes doigts frôlent la moquette douce et légèrement humide, et je ressens une légère texture rugueuse sous ma paume.
Quand je relève le papier, un frisson d’excitation me parcourt. C’est un ticket, un ticket pour prendre une calèche ! L’imprimé est coloré, vibrant, avec des images de chevaux majestueux et des ornements dorés qui scintillent sous la lumière.
Une vague d’anticipation m’envahit alors que je réalise ce que cela signifie. Une promenade en calèche, une aventure à travers des rues pavées, avec le doux bruit des sabots résonnant sur le bitume et le vent frais caressant mon visage.
Je ne peux m’empêcher de sourire, la promesse d’un moment magique se dessine déjà dans mon esprit.
Extrait N°6 (Point de vue de Violette)
Mon cœur tambourine dans ma poitrine. Je prends une grande inspiration, tentant de dissimuler l’effet qu’il me fait, et avance lentement vers lui. Ses yeux, intenses et scrutateurs, semblent lire en moi, et ce regard me fait vaciller. Je n’ai jamais été observée ainsi. Même Mathéo ne m’a jamais regardée de cette façon.
Une pensée fugace traverse mon esprit. Pourquoi est-ce que je pense à lui maintenant ? Non, je dois l’oublier. Cette journée est pour Antoine, et je veux en profiter pleinement. Alors, je redresse les épaules, force un sourire sur mes lèvres, et continue à avancer, prête à voir ce que cette rencontre me réserve.
Arrivée à sa hauteur, Antoine s'avance légèrement et dépose un baiser sur ma joue. Sa proximité me désarme complètement. La chaleur de ses lèvres effleure ma peau, et un frisson incontrôlable parcourt mon échine. Je reste immobile, surprise par ce geste si naturel et pourtant si intime. Mes joues s’enflamment aussitôt, et je baisse la tête, comme pour me protéger de son regard perçant. Mais il ne me laisse pas m’échapper. Du bout de son index, il relève doucement mon menton, obligeant mes yeux à croiser les siens.
— Je suis désolé, je ne voulais pas te gêner, murmure-t-il, sa voix basse et douce, presque un murmure, tandis que son doigt glisse sur ma joue dans une caresse légère.


Extrait N°7 (Point de vue de Violette)
Il m’accompagne jusqu’à la calèche, son bras fermement posé autour de mes épaules, un geste protecteur qui me touche plus que je ne l’aurais imaginé. Nous montons ensemble, et alors que la calèche démarre, je jette un dernier coup d’œil au parc qui disparaît lentement derrière nous.
Le trajet se déroule dans un silence paisible, ponctué uniquement par le bruit des roues sur les pavés et les doux balancements du véhicule. Je sens son regard se poser sur moi par moments, mais il n’insiste pas. Pour la première fois depuis longtemps, je me sens étrangement apaisée, bien que tiraillée entre mes souvenirs et ce que cette journée pourrait signifier pour l’avenir.
Je m’en veux d’avoir laissé mes émotions me submerger, et je me promets, alors que la calèche ralentit, que cela ne se reproduira plus. Mais au fond de moi, une petite voix murmure que cette vulnérabilité partagée pourrait bien être le début de quelque chose que je n’ose encore nommer.
Extrait N°8 (Point de vue d'Antoine)
[...] Mais elle me hante, elle m’envoûte. Chaque moment où je ne pense pas à elle me semble presque un acte de trahison envers ce désir qui s’est enraciné en moi. Pourquoi est-ce si fort ? Pourquoi elle, alors que tant d’autres n’ont jamais provoqué cela chez moi ?
Alors que je remonte la rue, une bouffée d’air transporte une odeur qui m’arrête net. Subtile mais familière, c’est un mélange fruité et floral, une senteur qui m’évoque immédiatement sa présence. Mon pas ralentit, comme si mes pieds refusaient de continuer. Je tourne légèrement la tête et je la vois.
Elle est là, derrière la vitrine d’une parfumerie aux couleurs chaleureuses, plongée dans son travail. Son visage est baissé, concentré, tandis que ses mains réarrangent soigneusement des flacons alignés avec une précision presque artistique. Ses gestes sont fluides, calculés, comme une danse silencieuse qui m’hypnotise. La lumière douce qui filtre à travers la vitre éclaire ses cheveux, leur donnant des reflets dorés.
